[Extrait de la "Flore de l'Afrique du Nord" de R. Maire]

Traganum moquini Webb ex Moq.

Plante vivace. Arbrisseau robuste, atteignant 1 m et plus, formant de très grosses touffes denses et vertes sur des monticules de sable, avec de longues racines qui apparaissent souvent à l'air libre autour du monticule lorsqu'elles ont été déchaussées par le vent, et des tiges nombreuses, formant des troncs atteignant 4 cm diam., à bois blanchâtre, couverts d'un rhytidome mince, peu fissuré, très finement strié transversalement à la loupe. Rameaux nombreux, étalés-dressés, très rameux; ramules verdâtres puis bientôt blanchâtres, arrondis ou parfois un peu striés-côtelés (sur le sec), ordinairement densément et brièvement pubescents-scabres, restant ainsi ou parfois bientôt glabrescents, toujours épais (3-6 mm diam.), ± densément feuillés.
Feuilles vertes, brunissant ou noircissant un peu par la dessiccation, devenant couleur café au lait dans l'alcool, ovales-arrondies, ovales-oblongues, oblongues-linéaires, 5-10 x 2-5 mm planes sur la face supérieure, fortement convexes sur la face inférieure, à marges obtuses, subaiguës sur le sec, à face inférieure parfois ± carénée, à sommet ordinairement bombé sur les deux faces, arrondi, non apiculé ou avec un apicule calleux, obtus, peu développé, à base élargie, un peu embrassante, glabres et lisses, portant dans leur aisselle un buisson de poils blancs, laineux (semblables à ceux du T. nudatum, mais à partie inférieure droite et à membrane mince, formée de 2-4 cellules, et souvent moins longs); fascicules foliaires axillaires, courts, en rosette. Structure anatomique de la feuille du même type que chez T. nudatum, mais épiderme à membranes plus épaisses, à cellules non ou rarement papilleuses, simplement bombées; stomates ± enfoncés; une assise de cellules hypodermiques dont certaines contiennent des macles d'oxalate de calcium; chlorenchyme palissadique interrompu çà et là par de grosses cellules oxalifères (à macle); cellules subpalissadiques toutes à parois épaissies (surtout les parois radiales).
Fleurs ordinairement peu nombreuses, solitaires à l'aisselle des feuilles, toutes ♂♀, pourvues de 2 bractéoles transversales, foliacées, très élargies à la base et contiguës entre elles en avant et en arrière de la fleur, un peu concrescentes avec la base du périanthe et tombant avec lui.
Périanthe blanc jaunâtre, 3-6 mm long., à partie inférieure tubuleuse et coriace, à 5 divisions membraneuses-papyracées, ovales, obtuses, non apiculées; périanthe glabre sauf l'extrême base laineuse, entouré par la laine axillaire des bractéoles; étamines 5, à filets insérés sur l'extérieur du disque qui ne porte pas de staminodes; filets linéaires, aplatis, non ou à peine épaissis au sommet tronqué, blanchâtres; anthères exsertes, jaune clair, sagittées, ≈ 3 mm long., apiculées au sommet, à api cule obtus, lisse ou à peine papilleux.
Ovaire subglobuleux-déprimé, coriace au sommet, surmonté d'un style épais, divisé en 2 branches stigmatiques, subulées, courtes et épaisses; ovule horizontaI.
Périanthe fructifère sans cellules oxalifères, à partie tubuleuse indurée, non striée extérieurement pourvue de 2 cornes courtes, l'une sous le sépale antérieur, l'autre sous un sépale postérieur.
Fruit et graine semblables il ceux du T. nudatum.
Floraison  : mars-mai, et après les pluies dans le Sahara.
Milieux  : Sahara océanique  : sables littoraux jusqu'au Cap Blanc.
Aire géographique  : Canaries. Iles du Cap Vert. Cap Timiris en Mauritanie.